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Page:Mémoires de l’Académie de Stanislas, 1874.pdf/85

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séance publique du 27 mai 1875.

gistes et des médecins de son temps : la majesté de la science serait assez vénérable par elle-même, sans tout l’appareil dont ils l’entourent.

Le nom de l’Université. — Une des disputes les plus singulières s’éleva au sujet du nom de la ville où siégeait l’Université ; nous le mentionnons parce que le doyen de la Faculté de médecine y prit part. Était-ce Mussipontana ou Pontimussana qu’il fallait dire de l’Université nouvelle ? Grégoire de Toulouse accuse les jésuites d’hérésie grammaticale et d’attentat à la souveraineté du duc, pour avoir changé le nom d’une de ses villes ; approfondissant la question philologique, il propose les dénominations les plus diverses, pourvu que ce ne soient pas celles de ses adversaires. Le père Leclerc répond par un gros volume où il montre que, si la bulle du pape s’est servie de l’expression Pontis musioni, dès le début son ordre a fait prévaloir la dénomination plus euphonique de Mussipontum. Charles Lepois, qui était alors mal avec les Pères et avec la Faculté de droit, propose une autre dénomination, Ponte ad Monticulum, Ponte ad Montionem, qui, dit le père Abram, pourrait bien être la meilleure. Un abbé séculier croit concilier les prétentions rivales en accordant un des noms à la rive droite et l’autre à la rive gauche de la Moselle. Le Parlement de Paris, dans une occasion analogue, avait laissé libre de prononcer certains mots comme on l’entendrait ; le duc en fit de même, il ne prit pas de décision, et dans un