Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 1.djvu/123

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
cvij
de m. l’évêque.

pêché péché d’y mettre la dernière main, et l’un de ses amis est à la recherche de ce qui peut y manquer encore pour en procurer une prompte publication.

Dans cet ouvrage, il ne cherchait qu’à guider les commençans à qui même il n’avait pas osé donner une instruction aussi solide qu’il l’eût désiré ; mais il ne s’était pas moins occupé de la partie transcendante de la navigation ; il avait médité profondément les traités des Bouguer, des Bernoulli et des Euler. Il lui fut aisé d’apercevoir que la pratique était trop étrangère à ces grands géomètres, et que des considérations d’une grande importance avaient dû leur échapper dans les questions si compliquées qu’ils avaient tenté de résoudre. Il crut voir le plan dont il avait conçu l’idée, heureusement exécuté dans l’ouvrage d’un Espagnol, qui, aux connaissances mathématiques, avait su joindre celles d’un grand navigateur. En homme qui ne cherchait véritablement qu’à se rendre utile, et qui, dans son Guide du Navigateur, avait supprimé une partie de son propre travail, et l’avait remplacé par celui d’un étranger qui avait traité le même sujet plus à fond, M. Lévêque résolut d’adopter en entier l’ouvrage de D. G. Juan, et de se borner au rôle de traducteur. Mais ne voulant rien admettre de confiance, il s’imposa la loi de refaire les calculs immenses qui ne sont qu’indiqués dans l’Examen maritime, d’en vérifier les résultats, de les réformer quand il s’y était glissé quelque faute, enfin d’en combattre les principes, quand il les jugeait erronés. Mais respectant l’œuvre qu’il traduisait, il mit modestement ses observations en note, en sorte qu’il a conservé le texte dans toute son intégrité, en même temps qu’il en aplanissait les difficultés aux commençans, et qu’il proposait les améliorations dont il le jugeait susceptible.

Cet ouvrage, malgré son importance, ne convenait pas à un assez grand nombre de lecteurs pour qu’on pût en espérer la publication, et le gouvernement vint encore cette fois au secours