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MOUVEMENT DES FLUIDES

pectifs à chacune des deux causes qui modifient le mouvement linéaire de l’éther ; mais les physiciens ne s’étant point occupés jusqu’à-présent de rechercher la loi de variabilité des densités de l’éther entre les deux limites de sa liquidité, nous manquons des données nécessaires pour assigner sa viscosité à une température quelconque, et par conséquent pour déterminer avec précision l’épaisseur de la couche de ce liquide qui, à cette température, reste adhérente à la paroi intérieure du tube capillaire où il se meut.

Ce que nous venons de dire montre assez combien il serait important de connaître la loi suivant laquelle varie la densité des différens liquides qu’on est dans le cas de mettre à l’épreuve, depuis le premier, jusqu’au dernier terme de leur liquidité. Le travail que l’on entreprendra pour la détermination de cette loi ne serait pas seulement utile dans l’espèce de recherche qui nous occupe, mais il le serait encore, comme nous aurons occasion de le faire voir dans un prochain Mémoire, pour la discussion d’une multitude de phénomènes où des molécules de substances solides se trouvent suspendues dans des liquides susceptibles de mouiller leurs surfaces. En attendant que la science soit plus avancée sur ce point, il convient de développer ici une considération de la plus haute importance d’après laquelle il sera indispensable d’ordonner entre eux les résultats du travail que nous venons d’indiquer.

La force plus ou moins grande avec laquelle les molécules intégrantes de différens liquides s’attirent mutuellement ou adhèrent les unes aux autres constitue leur viscosité spécifique, mais la viscosité d’un même liquide varie avec la