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PARTIE MATHÉMATIQUES.


Traité de Physique expérimentale et mathématique, par M. Biot, quatre volumes in-8o formant plus de 2450 p. Paris, Déterville, 1816.

Dans son épitre dédicatoire à M. Berthollet, l’auteur trace le tableau de l’état actuel de la physique. « Toutes les personnes qui ont eu l’occasion de faire des recherches un peu variées ont dû reconnaître avec regret combien les matériaux de cette belle science sont encore épars, et combien sa marche générale est encore incertaine. Tel résultat est admis dans un pays, et tel dans un autre. Ici une évaluation numérique est employée habituellement ; là on la regarde comme douteuse ou comme inexacte. Les principes généraux même sont loin d’être universellement adoptés. » L’auteur en donne, pour exemple, les trois systèmes tout-à-fait différens sur l’électricité, les opinions diverses qu’on a manifestées sur la théorie newtonienne des accès de facile transmission de la lumière, « De-là vient que, n’étant pas d’accord sur les principes de la science, on est dans le cas de gens qui se parleraient en des langues diverses qu’ils n’entendraient pas mutuellement ; les bonnes méthodes ne se propagent point ; les considérations les plus fécondes restent long-temps inconnues, et par conséquent stériles ; quelques parties de la science s’avancent par fois rapidement dans un pays, et restent immobiles dans d’autres, ou y prennent une mauvaise marche. Ce n’est pas assurément qu’il manque de gens habiles pour cultiver la physique… aussi dans ce court intervalle (de quarante ans) que de résultats importans sûrement constatés, que de faits nouveaux découverts ! » Ici vient une énumération longue, quoique concise, dès travaux de Coulomb, de Galvani, de Volta, de Malus, et de plusieurs autres physiciens modernes. « Ce coup-d’œil, rapidement jeté sur la science, nous découvre l’immensité de ses richesses. Ce qui lui