et deux ans après (en 1809), M. Descourtils a assuré que la même chose a lieu sur le crocodile de Saint-Domingue.
Ce ne sont pas des sangsues, comme l’a dit Hérodote, qui tourmentent ce grand amphibie, car il n’y en a point dans les eaux courantes du Nil, mais bien des cousins, insectes si insupportables dans tous les pays chauds ; ils s’attachent à la langue du crocodile, seule partie de son corps assez molle pour être entamée par leur trompe, et qui de plus ne peut se défendre, puisqu’elle est fixée à la mâchoire inférieure.
L’oiseau qui vient avec tant de sécurité enlever ces insectes ne paraît pas le même dans les deux pays. On a donné comme tel à M. Geoffroy le petit pluvier à collier, nommé charadrius ægyptius, qui se nomme en Égypte tec-tac ou sec-sac, nom qui avait déjà été indiqué par le P. Sicard comme étant celui du trochilus. M. Descourtils dit simplement qu’à Saint-Domingue c’est le todier (todus viridis), oiseau d’une toute autre famille, qui, à la vérité, se nourrit aussi d’insectes, mais qui les poursuit et les prend en volant avec beaucoup d’adresse.
Quelques auteurs avaient pensé que le trochilus pourrait être un des pluviers ou des vanneaux armés que produit l’Afrique, et qu’il pouvait se défendre contre le crocodile au moyen des éperons qui garnissent ses ailes ; mais une pareille défense serait trop faible contre un être si robuste et si vorace. On ne peut donc douter que si en effet l’oiseau vient prendre des cousins sur la langue du crocodile, ce ne soit du consentement de cet amphibie. C’est l’opinion de M. Geoffroy, et il croit que le crocodile est déterminé en cela par le