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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 10.djvu/193

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mais M. Delpech ne s’est pas borné à réparer des nez. Il a restauré une partie de la paupière inférieure, et les voies de l’excrétion des larmes, dans un individu où, dès la naissance, ces parties avaient été détruites par une sorte d’arrachement. Une bande étroite de la peau du front, abaissée et greffée, a réparé cette erreur de la nature, et fait disparaître une difformité hideuse.

Un étranger, qui montrait à Rouen une ménagerie ambulante, ayant été piqué à la main par un serpent à sonnettes, la mort s’ensuivit au bout de huit heures, quoique l’on se fût empressé de lier et de cautériser la partie blessée. Les docteurs Pinhorel et Desmoulins trouvèrent le sang d’une grande partie des veines du bras concrété en un caillot continu. Ce malheur a engagé l’autorité à requérir l’avis de l’Académie sur les moyens de prévenir de semblables accidents. L’Académie a demandé que l’exposition, et même l’introduction de ces sortes d’animaux à l’état de vie, fût interdite, et elle l’a demandé avec d’autant plus d’instance, que leur çlimat natal n’étant pas moins froid que le nôtre, rien n’empêcherait une femelle pleine qui viendrait à s’échapper, de propager son espèce. On sait, par exemple, que la grande vipère fer-de-lance, qui n’est pas moins venimeuse que le serpent à sonnettes, et qui ravage si cruellement la Martinique et Sainte-Lucie, n’a été introduite dans ces îles que par des causes accidentelles, et n’existe point dans les autres Antilles. Leur arracher les crochets à venin ne préviendrait point le danger, car ces crochets sont promptement remplacés ; et quant aux autres remèdes, quoique l’on en ait préconisé plus de trois cents, il n’en est aucun dont l’ef-