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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 11.djvu/340

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2. On ne peut étudier cette longue suite d’observations savantes recueillies par Quesnay, par La Peyronie, par Petit, par Louis et par quelques autres, sans croire lire des expériences de physiologie ; et réciproquement, il serait difficile de ne pas voir que toute expérience de physiologie, rigoureusement déterminée, n’est autre chose qu’une opération de chirurgie, mais une opération neuve, originale, que l’art pratique n’eût peut-être pas tentée, et qui lui ouvre ainsi la voie.

3. Dès mes premières expériences sur les fonctions propres des diverses parties qui constituent l’encéphale, j’ai fait voir que la méthode, employée jusque là dans ces expériences, était radicalement vicieuse : 1o parce que, en se bornant, comme tous les expérimentateurs avaient toujours fait jusqu’à moi, à ouvrir le crâne par un trépan, et à enfoncer un trois-quart ou un scalpel par cette ouverture, on ne savait jamais réellement ni quelles parties on blessait, ni conséquemment à quelles parties il fallait rapporter les phé nomènes qu’on provoquait ; 2o parceque, avec ces ouvertures de trépan, telles qu’on les faisait, on compliquait, presque toujours, les effets propres de la lésion d’une partie donnée, des effets plus ou moins généraux produits, soit par les épanchements de sang, soit par les exubérances cérébrales ; ce qui, mêlant et confondant tout, ne permettait d’obtenir aucune fonction distincte.

4. Cependant, cette distinction des fonctions étant le but même des expériences, et ce but ne pouvant être atteint que par l’isolement des parties, il est évident que le premier pas à faire était d’imaginer une méthode expérimentale qui isolât