Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/125

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tion organique à regarder comme le fait crocodilien par excellence. Voilà ce qu’il m’importe et ce que je me propose de montrer avant de traiter des prétendus crocodiles des carrières de Caen. Mais, pour le faire avec plus de méthode et amener un contraste lumineux pour l’esprit, je crois devoir me reporter à l’autre bout de la chaîne de ces faits, commencer, par conséquent, par les animaux chez lesquels les deux fonctions ne sont pas associées ensemble.

Article III.
Du canal nasal (cranio-respiratoire) dans les diverses
classes d’animaux vertébrés.

Il n’y a que chez les poissons que les deux fonctions ne se combinent point : et, en effet, telle est l’unique classe où ne subsiste rien de l’arrangement qui donne lieu à l’existence d’un canal cranio-respiratoire, ou canal nasal. Cependant, chose remarquable ! ce n’en sont pas les matériaux qui ont disparu : aucun de ceux ailleurs mis en œuvre ne manquent ; vaisseaux, nerfs, téguments, parties osseuses, tous s’y voient. Et pour m’en tenir, afin d’offrir une exposition plus intelligible, à un seul de ces systèmes, celui des pièces osseuses, on voit en ligne, chez les poissons, aussi bien que chez les autres animaux vertébrés, l’intermaxillaire, le maxillaire proprement dit, le palatin antérieur et le palatin postérieur. Toutefois ces pièces, placées chez les poissons bout à bout, anneaux plus ou moins allongés de la chaîne maxillo-palatine, n’y contribuent point, comme chez les animaux de la respiration aérienne, à la formation d’un canal nasal : cela est ainsi, de ce que ces pièces sont privées de s’étendre suffisam-