Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/124

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rester au-dessous de l’intérêt des faits, de désigner le canal nasal, du moins quant aux considérations spéciales qu’il offre chez le crocodile, par le nom de canal cranio-respiratoire[1].

Il est de l’essence d’un organe, qu’une modification profonde de ses parties rend propre à plusieurs usages, d’être disposé à beaucoup de variation. Le canal crânien, limité à à son origine par les ouvertures nasales et à son extrémité terminale par les arrière-narines, est dans ce cas ; existant d’une part comme organe d’olfaction en dessus du vomer, et de l’autre au-dessous comme conduit ou organe de respiration. Étudié chez l’homme d’abord, il n’a occupé que sous le premier point de vue, et il y a pris le nom de fosses nasales. Mais dans le crocodile, on trouve que, tout en conservant des qualités olfactives, il est, pour et sous un autre rapport, amplifié à un tel point, que le même nom n’y est plus exactement applicable : c’est alors un très-long canal, un organe porté à son maximum de développement, un long sinus enfin dans une mesure, à faire croire que le crâne de l’animal est entièrement disposé pour satisfaire à ce maximum extraordinaire du développement.

Là donc, selon moi, du moins là seulement, est la condi-

  1. C’est le moment de s’exprimer tout aussi bien pour les yeux du corps que pour ceux de l’esprit, comblé que je suis des bontés de l’Académie : elle a bien voulu ordonner la confection d’un certain nombre de gravures pour l’explication de mes Mémoires. J’ai donc fait précéder les figures relatives aux reptiles téléosauriens d’une planche représentant les parties craniennes des crocodiles. Dans cette planche I, fig. 1.2.3.6.7 et 8, l’énostéal apparaît sous plusieurs aspects : son signe indicateur se compose partout des lettres py. (Août 1831.)