Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/133

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sous une figure d’hérisséal de mammifère ? surtout quand je ne pouvais méconnaître dans le morceau, tout auprès, en ses parties occipitales, des formes vraiment crocodiliennes. Cette proposition exige trop de développemens pour que je les donne aujourd’hui ; j’y reviendrai dans le Mémoire suivant.

Cependant quelques rapports avec les mammifères, puis d’autres au même degré avec les crocodiles, et cela, à l’occasion d’organes portés au maximum de composition et de fonction, apportaient là des conditions mixtes, d’où sortent des indices certains pour les zoologistes. Or, ces indices sont toujours jugés des éléments non équivoques d’une nouvelle famille : j’établis donc, pour arriver à une détermination définitive du prétendu crocodile de Caen, un nouveau genre que j’appelai teleosaurus, c’est-à-dire saurien parvenu à un assez haut degré de perfection ; entendant par-là rappeler les rapports de cette espèce perdue avec les animaux les plus élevés dans l’échelle zoologique.

Ce travail, que je présentai à l’Académie il y a cinq ans et qui fait partie des Mémoires du Muséum d’histoire naturelle, tom. XII, p. 97, n’a, que je sache, encore donné lieu aucune remarque, et moi-même je l’avais entièrement perdu de vue : il ne m’est revenu à la pensée que tout récemment, et dans un voyage que j’ai fait à Caen, d’où je suis de retour depuis quelques jours. J’ai trouvé sur les lieux même, où sont enfouies les précieuses dépouilles des teleosaurus, de nouvelles lumières, que j’ai surtout puisées dans la riche et instructive conversation du professeur de la Faculté des sciences, à Caen, M. Eudes Deslongchamps. Un crâne presque entier d’un teleosaurus, qui est possédé et qui m’a été