Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/136

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poissons. C’est sur le dos que, chez les crocodiles, elles abondent au point même de ne pouvoir contenir dans l’emplacement qui leur est dévolu ; à quoi il est pourvu par un plissement longitudinal sur le milieu de chaque écaille : chez les téléosaures, c’est le plastron ventral qui est le mieux armé : il est protégé par de nombreuses rangées contiguës de six écailles fortes, épaisses, plates et imbriquées à leur bord postérieur. Sur le dos, sont bien des écailles plus larges, mais elles sont seulement au nombre de deux par chaque rangée : il n’est d’écailles plissées que sur la partie supérieure de la queue.

Telles sont les écailles des êtres téléosauriens ; c’est un arrangement qui répète ce qu’on voit chez les mammifères du genre manis ou pangolin. L’imbrication du bord postérieur réalise là aussi un fait des poissons, et cela dans une telie étendue que près du tiers de la surface se trouve recouvert par l’écaille antérieure. La partie cachée est lisse, et celle produite au jour n’est que semée d’excavations arrondies. Or, pour tout zoologiste, au courant de la valeur du système tégumentaire comme caractère, il suffirait de ces différences dans l’ensemble des téguments pour séparer, à titre de familles, les animaux qui en montrent d’aussi grandes.

3o  Les organes du mouvement. Ils restent à connaître. Cependant il y a tout espoir de les voir bientôt sortir d’un bloc considérable possédé par l’un des professeurs du collége de Caen, M. Tesson: ce bloc sera prochainement livré à mes recherches. Les teleosaurus, ayant vêtement de poissons, me portent au pressentiment qu’il sortira de ce bloc non un poignet à griffes, comme est le pied du crocodile mais plutôt une patte nageoire.

Je termine cette première lecture en prévenant que des