Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/14

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de ses appareils a toujours été aussi remarquable que l’originalité de ses expériences et l’élévation de ses vues ; et pendant ses voyages dans les lieux les plus éloignés de tout secours scientifique, il n’était pas plus embarrassé pour vérifier une idée qui lui venait à l’esprit, qu’il ne l’avait été dans la boutique de son maître de Penzance pour commencer ses premiers travaux.

Enfin, après quelque exercice, il prit dans son voisinage son premier sujet d’expériences il voulut déterminer de quelle espèce d’air sont remplies les vésicules des fucus, et constata, d’une manière aussi précise qu’un chimiste consommé l’aurait pu faire, que les plantes marines agissent sur l’air comme les plantes terrestres. C’était en 1797 ; il n’avait pas tout-à-fait dix-huit ans.

Dans ce temps-là, le docteur Beddoes, que des désagréments occasionés par ses opinions politiques avaient engagé à quitter la chaire de chimie de l’université d’Oxford, était venu s’établir à Bristol, et, secondé par la famille du célèbre Wedgwood, il avait formé un établissement qu’il intitulait Institution pneumatique, et qui avait pour objet principal d’appliquer l’action de divers gaz aux maladies du poumon ; en même temps il rédigeait un recueil périodique, où, sous le titre de Contributions des provinces de l’Ouest, il insérait les travaux des physiciens et des chimistes de cette partie de l’Angleterre. Ce fut à lui que M. Davy adressa son essai, et Beddoes, étonné que dans une pharmacie de Penzance il se trouvât un jeune homme déja en état de travailler ainsi, désira vivement l’attacher à son institution.

Il fallait pour cela le dégager du contrat d’apprentissage. que, selon l’usage un peu gothique de la Grande-Bretagne,