Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/142

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que le labyrinthe pouvait exister dans d’autres os voisins, puisque c’était le cas d’insister sur l’existence d’un fait principal, d’une rencontre et réunion insolites, c’est-à-dire de ce que je suis bien tenté de proclamer comme l’évènement crocodilien par excellence. Ce fait, aussi inattendu qu’admirable dans sa conformité avec les principes de la loi des connexions, va devenir à son tour explicable par rapport à des os voisins méconnus dans leur essence, c’est que les deux rochers d’en haut sont chacun parvenus à se rendre sur la ligne médiane, et à se souder, soit entre eux et soit encore en arrière avec l’occipital supérieur, qui devient à leur égard une muraille extérieure.

Cependant combien l’on est excusable de n’avoir point distingué une exception aussi remarquable, une aussi singulière déviation des cas ordinaires. Et en effet le moyen de s’attendre que la base du crâne, seule partie élargie de la tête des crocodiles, serait constituée par un bandeau transversal passant par dessus le cerveau, par les deux oreilles jointes bout-à-bout et faisant partie de ce bandeau ? Je fais cette remarque pour appeler l’indulgence sur des efforts qui ont duré vingt ans, sur des investigations commencées en 1807, sur des hésitations malheureuses n’ayant abouti que bien tardivement à la détermination que j’ai publiée dans les Annales des sciences naturelles, cahier de novembre 1827. Dernière tentative sans doute, car je crois avoir cherché et épuisé toutes les combinaisons pouvant faire rentrer l’exception dans la règle.

Nous nous exprimons avec surprise, et nous nous élevons même presque jusques au reproche d’anomalie, quand nous rencontrons ces cas extraordinaires où quelques orga-