Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/143

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nes es associés pour des fonctions communes ne se maintiennent point dans un volume réciproquement convenable et proportionnel. Et en effet, qu’on songe à ce qu’il est exigé de sacrifices ailleurs, pour qu’un des organes des sens, celui de l’ouïe, comme dans le cas que nous examinons, s’étende en travers d’un bout à l’autre de la tête, et cela à la partie la plus large de l’arrière crane ; pour que cet organe ainsi modifié tienne toutes les parties encéphaliques rangées comme sous une arche de pont. C’est là sans doute un fait gravement anomal, une composition arrivée à ce maximum de désordres, dont nous disons que se forment les faits de la monstruosité. On se garde toutefois d’y classer de telles anomalies, parce que ces écarts, tout en introduisant dans le système crânien un principe insolite d’une bizarrerie frappante, n’y apportent rien qui empêche l’animal d’être viable.

J’ai, dans mes études sur la monstruosité, observé un cas analogue et que j’aurais dit un cas crocodilien, si ce n’était que le bandeau auriculaire, s’étendant de droite à gauche, existât par dessous, et non en dessus du cerveau. J’ai appelé ce genre sphénencéphale[1], de ce que le fait, qui a rapproché les oreilles et les a amenées à se souder vers le centre, tenait à un plissement, à une sorte d’enroulement du sphénoïde postérieur. Dans ce cas, les palatins et d’autres organes des sens sont déviés et tourmentés, de manière qu’une nouvelle et vicieuse association des parties organiques soit seulement réalisable dans l’utérus : un embryon n’est passible de cet arrangement, que quand il est flottant et

  1. Geoffroy-St.-Hilaire. Philosophie anatomique, t. II, p. 98.