Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/144

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respirant dans le fluide amniotique l’on sait présentement qu’un tel accord dans la disposition des parties, cesse au contraire de persévérer, le sujet entrant dans une seconde époque, c’est-à-dire quand il est livré aux nécessités de la vie dans le monde atmosphérique. Ainsi, comme chez le crocodile, un principe insolite d’une bizarrerie frappante se montre introduit dans le système cranien du sphénencéphale ; mais de plus il s’y trouve frappé de stérilité quant aux fonctions vitales, alors qu’arrive l’époque où l’animal est versé dans le monde aérien. Nous disons d’un tel animal, sans capacité pour une seconde existence, qu’il n’est pas né viable. Cependant qu’y a-t-il là de plus que chez le crocodile pour le faire considérer comme un monstre ? uniquement cette circonstance d’incapacité pour la vie de relations.

L’on voit, par ce qui précède, que pour comprendre l’excès de désordres apparents qu’apportent dans l’organisation des crocodiles la conjonction, la fusion et la disposition en arche de pont de leurs deux rochers d’en haut, et pour leur trouver un équivalent, il faut aller puiser dans les complications les plus hétérogènes de la monstruosité. Les crocodiles, comme les seuls animaux qui soient passibles de cette dérogation à la règle commune, sont néanmoins viables, et ils restent normaux dans ce sens qu’ils se reproduisent par voie de génération. Voilà comment ils possèdent en cela un caractère qui les écarte à grande distance de tous les êtres de la création ; comment soumis à la nécessité du principe des connexions, c’est-à-dire astreints à l’obligation du retour invariable et des mêmes pièces et d’un semblable enchevêtrement de ces pièces, ils constituent ce système particulier que