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Le nouveau genre sténéosaurus est en outre justifié par l’existence de plusieurs espèces à Caen, j’en connais deux bien distinctes ; à Honfleur, une troisième. Le crocodile fossile du cabinet de Genève est encore une autre espèce se rapportant aussi au genre sténéosaurus.

Après le travail de descriptions et de déterminations del toutes ces espèces téléosauriennes[1], je les montrerai dans un résumé, sous le point de vue de leurs faits pour une philosophie géologique. Là je compte mettre à profit la distinction de chaque sorte de ces formes animales, pour les présenter atteintes par le cours des siècles et par les modifications successives survenues dans les conditions matérielles du globe atteintes et précipitées dans le gouffre des révolutions antédiluviennes. Je montrerai ces formes remplacées insensiblement par d’autres, qui n’auraient pu s’accommoder de l’ancien ordre des choses, et qui sont venues continuer à leur tour toute cette couche d’organisation animale et végétale dont se compose la croûte du globe terrestre ; parties changeantes et qui, à raison de leur mobilité extrême, sont à la surface de la terre et pour en constituer l’écorce, comme autant de rides toujours agissantes et constamment pleines de vie.

  1. J’emploie ici et j’ai déja employé le mot téléosaurien dans un sens plus étendu que celui de téléosaure (teleosaurus). Les téléosaures forment l’un des genres, et le plus remarquable sans doute, de la grande famille des téléosauriens, dans laquelle seront pareillement compris les sténéosaures (steneosaurus) et deux autres genres, que je ferai connaître plus tard