Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/151

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inconnue ; et de plus, pour arriver à nous, ils sortent des abymes où les évènements diluviens avaient déja précipité la première manifestation des êtres organisés.

Je n’ai point encore observé assez d’échantillons pour être assuré qu’il a existé plusieurs espèces dans le genre téléosaurus : on doit le présumer. M. Lamouroux avait témoigné le désir, dans un article imprimé à Bruxelles[1], que l’animal fossile de Caen fut inscrit dans nos tables zoologiques sous un nom spécifique, et il avait proposé celui de ca domensis. J’ai respecté ce vœu d’un des premiers auteurs de la découverte du fait, dans mon premier essai de détermination à la date de 1825[2] ; ainsi le teleosaurus cadomensis a ce nom dans la science, toutefois provisoirement : la découverte d’une autre espèce pourra obliger de changer le qualificatif cadomensis.

Si nous devions nous en tenir aux faits qui viennent d’être exposés, il faudrait insister sur une conséquence qui en découle, c’est qu’entre l’organisation des téléosaurus et celle des animaux qui s’en rapprochent le plus, les crocodiles, il existe une lacune fort étendue ; cela n’est pas. La série zoo. logique se complète en chaînons intermédiaires, au moyen d’un autre genre que nous aurons à faire connaître, et que déja, dans notre travail de 1825, nous avions désigné sous le nom de sténéosaurus. Nous verrons que ce genre est exactement intermédiaire entre nos téléosaurus et le démembrement du grand genre Crocodile, dont j’ai traité sous le nom de gavialis, et qui reste formé des crocodiles à bec, ou des gavials du Gange.

  1. Annales des sciences physiques, tom. III, p. 163.
  2. Mémoires du Muséum d’histoire naturelle, t. XII, p. 145.