Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/163

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encouragés, ont confiance dans une certaine partie de la roche, où ils n’arriveront qu’après avoir débité quelques lits supérieurs.

Faut-il s’attendre à des pieds semblables chez nos deux genres de sauriens fossiles ? j’en doute, et je crois effectivement à quelque différence sur l’extrême différence de leur museau. Tous deux sont à bec effilé comme les gavials, mais leurs narines antérieures sont autrement disposées et conformées : les sténéosaures répètent assez bien l’arrangement que montrent à cet égard les gavials. Les narines y sont ouvertes supérieurement, et les intermaxillaires qui se développent autour, chacun en demi-cercle, leur fournissent un bord évasé, mais sans relief sensible. Les narines des téléosaures sont au contraire tout-à-fait antérieures et terminales : on les croirait le produit d’une section verticale, si ce n’était un cordonnet saillant qui en régularise les bords. Cette organisation forme un fait nouveau eu égard à ce que nous savons des formes animales. Toutefois, s’il fallait la rapprocher de quelque chose déjà connu, ce serait des animaux à groin. Les téléosaures portaient-ils, par delà, une trompe comme la taupe et les musaraignes ?

Dans mes précédents Mémoires j’ai insisté sur le caractère des dents qui, dans les téléosaures, sont grêles et déjetées latéralement les dents des sténéosaures diffèrent peu de celles des gavials.

De toutes ces différences peut-on déja conclure à un régime diététique distinct, et, par exemple, tenir les sténéosaures pour des animaux qui ont vécu de proie vivante, quand les téléosaures auraient été soumis à une nourriture végétale, faisant usage d’algues et de végétaux sous-marins ?