Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/187

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conditions diverses de l’organisation sont atteintes. L’unité et la variété, qui, définitivement, en sont le but et la plus haute abstraction, sont posées nettement : l’unité, comme résultant d’un pouvoir qui s’exerce dans le cercle du monde atomique, où sont des éléments d’un caractère inaltérable ; et la variété, parce que la respiration s’accomplit en raison composée de la masse combustible et du degré énergique des fluides respirables. Et je range dans les différences d’énergie le cas qui procure un plus haut degré de l’air concentré, ou qui résulte encore des proportions où sont l’un à l’égard de l’autre les deux principes dont l’atmosphère se trouve formée.

Cela posé, il n’est plus de difficultés pour comprendre comment ne fut jamais interrompue la série des générations animales. Qu’il soit admis que le cours lent et progressif des siècles donne successivement lieu à des changements de proportions des divers éléments de l’atmosphère ; c’en est une conséquence rigoureusement nécessaire, l’organisation les a proportionnellement éprouvés. Car, comme nous l’avons dit plus haut par rapport à la récolte des fruits d’un verger, le monde ambiant est tout-puissant pour une altération dans la forme des corps organisés. C’est la même raison d’agir, c’est l’unique mode possible d’action ; la différence est seulement dans des limites appréciables. L’altération n’est pas durable, s’il n’est question dans un intervalle de quelques années que de saisons qui succèdent à d’autres saisons, puisqu’une saison sèche réapparaît après une saison humide, et que dans notre monde actuellement fixé, ou du moins que nous croyons fixé dans sa constitution physique, la nature rend ordinairement, après les désastres d’une mauvaise année, les avantages d’une récolte plus abondante.