Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/186

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tielles, si toute association de molécules n’est possible que par l’exercice d’affinités électives d’un caractère inaltérable, s’il n’y a d’employables pour la formation des corps que des matériaux dont l’essence et les propriétés soient fixées de toute éternité ?

Dans l’espoir d’aussi grands avantages, je ne me rendrai point difficile sur les moyens de les obtenir ; ce sera avec tout le courage d’esprit alors nécessaire, que je souffrirai le blâme des esprits positifs ; je veux dire des personnes qui se parent de cette qualification flatteuse, et qu’ils croient mériter, parce qu’ils ne sortent jamais des travaux purement oculaires et descriptifs. Je préviens toutefois que je suis prêt moi-même à signaler le danger des études que je recommande aujourd’hui. Et en effet, des pressentiments à priori peuvent être trop facilement admis par le naturaliste, et pris, par suite d’une fâcheuse confusion, pour des données complètes et des principes généraux ; mais, d’un autre côté, il faut aussi que l’on se mette en garde contre le danger contraire, celui de placer sur la ligne d’un fâcheux à priori la conviction d’un esprit laborieux et méditatif qui a pris le temps de demander aux faits principaux leurs immédiates conséquences.

Est-ce seulement une idée à priori, on bien la conséquence bien avérée de toutes mes recherches, que cette préoccupation de mon esprit, ou l’idée, qu’il faut placer au premier rang des excitations vitales le phénomène de la respiration ? Je fais l’aveu qu’elle inspire et dirige toutes mes investigations. Par l’intervention de la respiration, tout se règle ; par sa puissante exécution, tout se trouve en mesure d’une organisation parfaite. Car, par la respiration, toutes les