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Article V.
Des formes animales modifiables par l’intervention des mi lieux respiratoires.

La respiration constitue, selon moi, une ordonnée si puissante pour la disposition des formes animales, qu’il n’est même point nécessaire que le milieu des fluides respiratoires se modifie brusquement et fortement, pour occasionner des formes très-peu sensiblement altérées. La lente action du temps, et.c’est davantage sans doute s’il survient un cataclysme coïncidant, y pourvoit ordinairement. Les modifications insensibles d’un siècle à un autre finissent par s’ajouter et se réunissent en une somme quelconque ; d’où il arrive que la respiration devient d’une exécution difficile et finalement impossible quant à de certains systèmes d’organes : elle nécessite alors et se crée à elle-même un autre arrangement, perfectionnant ou altérant les cellules pulmonaires, dans lesquelles elle opère ; modifications heureuses ou funestes, qui se propagent et qui influent dans tout le reste de l’économie animale. Car si ces modifications amènent des effets nuisibles, les animaux qui les éprouvent cessent d’exister, pour être remplacés par d’autres, avec des formes un peu changées, et changées à la convenance des nouvelles circonstances[1].

  1. Ceci, je ne puis me dispenser d’en faire la remarque, ceci contredit une toute récente et déja bien célèbre théorie sur ces matières : on y dit les formes animales sont inaltérables, que beaucoup d’espèces, la pluque part de grande taille, ont été détruites, et que cependant la main du Créateur ne se serait point une seconde fois étendue, pour accorder un équi-