Ce n’est évidemment point par un changement insensible que les types inférieurs d’animaux ovipares ont donné le degré supérieur d’organisation, ou le groupe des oiseaux. Il a suffi d’un accident possible et peu considérable dans sa production originelle, mais d’une importance incalculable quant à ses effets (accident survenu à l’un des reptiles, ce qu’il ne m’appartient point d’essayer même de caractériser), pour développer en toutes les parties du corps les conditions du type ornithologique. J’en ai traité dans la 4e de mes leçons imprimées. Que le sac pulmonaire d’un reptile[1] dans l’âge des premiers développements éprouve une constriction à son milieu, de manière à laisser à part tous les vaisseaux sanguins dans le thorax, et le fond du sac pulmonaire dans l’abdomen, c’est là une circonstance à favoriser le développement de toute l’organisation d’un oiseau ; car l’air des cellules abdominales sera refoulé par les muscles du bas-ventre, de manière à diriger sur les vaisseaux respiratoires de l’air alors comprimé et dans la qualité de celui qui sort de nos soufflets, c’est-à-dire de l’air avec plus d’oxigène
- ↑ Cours de l’Histoire naturelle des Mammifères, in-8o. 1829.
valent et une compensation aux ruines de ce grand naufrage, c’est-à-dire pour recommencer l’œuvre du règne zoologique. La terre aurait-elle perdu ses habitants, à l’égard d’une partie de ses emplacements, pour y demeurer à toujours dans un veuvage de corps organisés ? Il n’en est rien. Le sommet neigeux des montagnes, le fond humide et vaseux des marécages, le sol aride et brûlant des déserts, tous les autres lieux d’une plus commode résidence, les airs, les eaux et le sol en culture, c’est-à-dire toute la croûte superficielle, toutes les sortes d’anfractuosités de notre globe, ont des habitants à la convenance de toutes et de chacune des circonstances qui en protégent et qui même en constituent les divers accidents.