Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/195

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du protée, qui habite les eaux souterraines des lacs de la Carniole. Ce reptile, privé d’y ressentir l’influence de la lumière et d’y puiser l’énergie d’une libre pratique de la respiration aérienne, reste perpétuellement larve ou têtard ; mais d’ailleurs il peut toutefois transmettre sans difficulté à sa descendance ces conditions restreintes d’organisation, conditions de son espèce, qui furent peut-être celles du premier état de l’existence des reptiles quand le globe était partout submergé. En effet, la filiation des protées devait rester possible et assurée, parce que, bien que privés de faire éprouver à l’une des premières époques de leur vie les bénéfices d’un développement suivi quant aux organes respiratoires, ces reptiles devenaient et se montraient à une dernière révolution des développements progressifs et vers les organes de la génération, susceptibles de ces effets de l’âge.

Mais ce n’est pas seulement toute la série des êtres normaux qui s’offre à nous comme fournissant un champ immense d’explorations, avec le pouvoir de révéler le but et les moyens du système philosophique des cas différentiels ; tout autant que les recherches sont faites en temps utile, c’est-à-dire, au moment critique de l’évolution et des métamorphoses. Car nous pouvons en outre aussi nous renfermer dans un cadre plus étroit, placé plus à la portée de nos moyens, et devant s’expliquer avec plus de certitude sur les causes, je veux parler


    cations qui surviennent en raison de tout changement subit. Or celles-ci sont incessamment acquises en telle mesure, que le fils naissant dès-lors sous d’autres influences que son père, ne peut en tous les points lui ressembler. Il suffit de signaler la possibilité de pareilles expériences pour faire pressentir les nouvelles destinées de l’Histoire naturelle du globe.