Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/218

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Par conséquent, voici comment les osselets de l’ouïe, en restant fidèles à leurs rapports respectifs et à leurs fonctions habituelles, satisfont à ce qu’exige d’eux la position nouvelle de la caisse. Le malléal ou le marteau est un os cartilagineux, placé le long de la membrane tympanique, adhérant par un bout et prolongeant assez loin son manche en raison de ses connexions obligées avec le muscle qui lui est consacré. L’incéal ou l’enclume, os également cartilagineux, existe sous la forme d’un triangle isocèle. M. le docteur Breschet me paraît avoir le premier reconnu et déterminé ces pièces[1] : il en doit traiter spécialement, et c’est d’après ses dessins, qu’il m’a très-complaisamment communiqués, que je les ai fait représenter[2]. Quant au stapéal ou à l’étrier se distinguant déja des autres parties de la chaîne par son état complet d’ossification, il lui fallait un aussi long pédicule que le montre notre fig. 6, pour qu’il allât porter son disque de fermeture sur la fenêtre ovale ; ce qu’il réussit à faire par une position oblique de haut en bas[3].

J’arrive enfin à ce qui est proprement le sujet de ce Mémoire. Je vais essayer de montrer qu’en outre des deux pré

  1. M. le docteur Brescheț s’occupe d’une anatomie comparative de l’oreille des animaux. Ses recherches sur l’oreille du crocodile forment l’un des chapitres de ce travail très-étendu.
  2. Voyez, fig. 6, le malléal en q, l’incéal en r, et le stapéal en z.
  3. Les trompes d’Eustache se voient en partie dans la fig. 2 : elles existent le long et sur les flancs de l’hyposphénal E ; descendant de b en a, elles arrivent à un confluent, ac, celui des arrière-narines. Les deux corps sphénoïdaux, E et D, ont été avec intention entamés et en partie soustraits, de manière qu’une partie du sinus ou de la trompe d’Eustache restât parfaitement visible.