Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/235

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ments qui nous furent inspirés et dictés par notre instruction d’alors.

Quand j’ai cherché dans le deuxième de ces Mémoires à établir avec exactitude la spécialité singulière de l’arrière-crâne et des chambres auditives chez le crocodile, j’écrivais, l’esprit prévenu et frappe des données et résultats suivants : les arcades maxillaires sont chez cet animal prolongées par-delà ’les autres parties de la tête. Et en effet chez les mammifères, où l’habitude de considérer ces arcades nous a fait croire à une sorte d’arrangement normal, elles se terminent au-devant de l’oreille, quand chez les crocodiles elles se prolongent au-delà et dépassent de beaucoup l’appareil auditif. Ceci engendre cet autre fait, ou du moins nécessite que l’oreille soit plus haut remontée, inclinée et à peu près refoulée vers la ligne médiane. Je fus d’autant plus attentif à cette curieuse métastase que dans mes considérations sur le crâne des crocodiles, j’avais pu faire passer sans nul obstacle, un stylet tout à travers les oreilles, un stylet qui se répondait en droiture d’un trou auriculaire à l’autre.

Tout cela se voit au-dessous du pariétal établi en lame et par-dessus la voûte osseuse qui coiffe l’encéphale. Qu’on s’étonne ensuite que j’aie vu là (voyez plus haut, page 32), « un fait gravement anomal, une composition arrivée à ce maximum de désordres, dont on dit alors que se forment les faits de la monstruosité. »

Mais aujourd’hui que j’ai observé plus attentivement l’oreille du crocodile, et que j’ai pu dans des différences d’une espèce à l’autre démêler un retour plus ou moins prononcé à la règle, je ne suis plus aussi décidé dans mon étonnement au sujet du cas exceptionnel que présente l’arrière-crâne de