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Commençons par exposer les altérations des parties qui forment généralement les articulations ; nous parlerons ensuite de celles qui sont dans les autres parties du corps, dans les parties molles et même dans les principaux fluides.

La peau qui revet les articulations est souvent plus ou moins élevée ou tuméfiée ; elle est de la même couleur d’abord, que celle qui est naturelle, lors surtout que les accès n’ont pas été violents ni multipliés ; car autrement elle finirait par être d’un jaune tirant sur le rouge ; bleuâtre même, ayant les veines plus noires et légèrement dilatées par le sang.

Le tissu cellulaire sous-jacent contient plus ou moins de matières muqueuses et épaisses, souvent granuleuses.

L’épiderme offre quelquefois de petites élévations arrondies Puncticulaires, ou même plus grosses.

J’ai reconnu des altérations dans le corps muqueux, lequel est plus ou moins décoloré, plus fluide, ou plus épaissi ; j’ai appris à considérer cette partie de nos téguments dans la dissertation de Cotugno, célèbre anatomiste de Naples, et notre ancien correspondant de cette Académie.

Je l’ai trouvé diversement altéré chez des individus qui étaient morts de la petite vérole, laquelle pouvait également porter sur les os et causer la goutte, ainsi qu’après d’autres maladies cutanées[1] ; c’est ce que nous avons annoncé, dans un temps où les anatomistes avaient à peine parlé des maladies arthritiques d’après de nombreuses autopsies.

Le derme, ou le corps de la peau des articulations, est parfois chez les goutteux plus ou moins épaissi dans quelques

  1. Voyez notre dissertation sur la petite vérole, à la suite du traité sur l’inoculation par Salmade, in-12o, an 7 de la République.