Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/256

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lations, quoique cependant elle puisse affecter les autres parties du corps[1] les plus molles et même les fluides. Tels sont, au reste, les résultats des autopsies de Valsalva, de Morgagni, de Lieutaud, de Haller, de Tissot, et autres grands médecins.

Je dirai néanmoins que j’ai trouvé quelquefois les corps cartilagineux qui revêtent les faces articulaires internes sans aucune lésion, quoique les os de la même articulation fussent altérés, ramollis ou même ulcérés.

Telles sont les affections morbides qu’on reconnaît généralement dans les articulations de ceux qui sont morts de la goutte, portée à son dernier terme.

Cependant diverses fois la goutte ne borne pas son action délétère sur les os des articulations dans les parties qui les constituent ; elle porte ses funestes effets non-seulement sur d’autres parties des os, où la goutte ne paraissait pas résider, mais aussi dans tous les autres os du squelette, non-seulement dans leur substance spongieuse, mais encore dans celle qui est la plus compacte ; quelquefois au point qu’ils sont très-ramollis dans une grande étendue, sans avoir été douloureux, ce qui est cependant extraordinaire. Enfin, tous les os peuvent être ramollis par le vice arthritique, ainsi que je l’ai observé.

La plupart de ces os ramollis étaient réduits à la consistance d’un cartilage, quelquefois à l’état pulpeux, d’autres fois ils avaient seulement perdu de leur volume primitif et même ils avaient disparu entièrement, surtout les petits os des pieds et des mains.

  1. Voyez notre ouvrage sur le Rachitisme et nos Mémoires, vol. V, 1825, obs. xxiv, page 275.