Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/263

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bleau des plus remarquables, et y ajoute de nouveaux exemples[1].

Enfin tout tend à prouver qu’il se forme continuellement une substance phosphatique, de chaux ou autre, résidu principal de nos aliments et autres causes qui font que le périoste absorbe d’abord la substance qui donne aux os leur accroissement et leur dureté. Sans doute qu’une partie de ce phosphate concourt à la formation des ongles, des cheveux, des poils, même quelquefois par état de maladie que cette substance forme des excroissances, des cornes, des condylomes, des fics, des marisques et autres productions morbides, tels que les polypes, les teignes, les cancers, etc. Enfin la goutte est le préservatif de plusieurs de ces maux.

Il n’est pas étonnant d’après cela que nos anciens médecins aient cru que la matière de la goutte et celle des concrétions pierreuses en diverses parties du corps, surtout dans les voies urinaires, provenaient des mêmes causes qui pouvaient leur être très-communes, nonobstant quelques légères différences qui provenaient de la diversité de l’organisation des parties.

C’est surtout ce qui est bien connu des médecins hollandais, qui remarquent que, depuis l’usage fréquent du the dans leur pays, il y a beaucoup moins de goutteux et de calculs urinaires. J’ajouterai que je me suis singulièrement aperçu de ce fait, bien reconnu aujourd’hui, en m’occupant un jour de mon Histoire de l’anatomie et de la chirurgie. Je fus surpris de trouver un grand nombre

  1. Voyez ses Prœcepta et monita medica, pag. 7.