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sant, à faire de nouvelles recherches sur la structure des os et à nous donner en 1758 un excellent mémoire sur cette question. Selon cet anatomiste, il existe deux substances principales dans les os ; la première qui sert de base à la seconde et qui en est en même temps l’organe sécréteur, est une espèce de parenchyme membraneux, ou cartilagineux qui ne s’ossifie jamais à proprement parler, et qui ne change pas de nature, c’est ce que dit Hérissant.

La seconde substance des os, selon cet académicien, est terreuse ou crétacée (je me sers des expressions de l’auteur), à peu près comme Gagliardi l’avait dit, et elle donne de la solidité et la forme aux os. Hérissant établit ensuite ce qu’il avance d’après des expériences, il a fait macérer des os dans une liqueur composée d’esprit de nitre et quatre parties d’eau commune, et il les a réduits à un état cartilagineux.

Cette expérience, en effet, lui a prouvé qu’une partie de l’os s’était ainsi séparée de l’autre[1] ; c’est ce qui a donné à Fougeroux l’idée de faire bouillir un cartilage dans une liqueur chargée d’une substance terreuse pareille à celle qu’Hérissant en avait séparée, et ce physicien a donné à ce cartilage un peu plus de consistance qu’il n’avait auparavant, mais bien inférieure à celle de l’os[2].

Cependant que ne peut faire la nature quand elle combine

  1. On eût pu conclure, du résultat de cette expérience par Hérissant, que l’usage des acides en boisson ou des aliments qui peuvent le devenir, était contraire aux goutteux, ce qui, en effet, a été depuis prouvé par plusieurs faits, desquels on eût pu aussi augurer que les amers au contraire auraient d leur être utiles ; c’est aussi ce qui est bien prouvé aujourd’hui, et cela selon les divers cas.
  2. Voyez Histoire de l’Académie des Sciences, 1758.