Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/269

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tous ces moyens pour le même but ! J’ai voulu plusieurs fois l’aider pour le même objet en conseillant aux goutteux, lorsqu’ils avaient éprouvé quelques accès de goutte, l’usage du quinquina et de quelques autres plantes qui contiennent plus ou moins de tannin, en y ajoutant quelque petite quantité d’esprit de mindérérus (acétate d’ammoniaque), sachant que les docteurs Alvarès, médecin de Lisbonne, et Sanchès, médecin de Naples, l’avaient administré très-heureusement à certains goutteux. Il ne s’agissait plus pour moi que de savoir l’administrer dans des circonstances favorables.

Devenu, en 1769, membre de l’Académie Royale des sciences et collègue de Duhamel, de Hérissant et de Fougeroux, j’avoue que le petit succès que mon dernier confrère avait obtenu par son expérience de donner à un cartilage plus de dureté ou solidité qu’il n’en avait auparavant, ne concourut pas peu à me déterminer à prescrire aux goutteux le quinquina et autres plantes toniques-astringentes. Je ne doute pas même que je ne leur aie été ainsi utile plusieurs fois. Mais il faut savoir le prescrire à propos. Or, c’est ainsi que je me flatte d’avoir prolongé et adouci le sort de plusieurs malheureux goutteux dont même quelques uns n’ont plus éprouvé d’accès arthritiques et ont joui d’une bonne santé.

Je dirai aussi qu’ayant fait nourrir deux pigeons avec une pâte mêlée avec de la garance, qui donnait au phosphate la couleur d’un rouge foncé, j’ai observé que cette addition donnait en outre aux os un surcroît de solidité remarquable. J’en concluais, à mes auditeurs dans mes cours publics et particuliers, que je ne doutais pas que la garance n’y contribuât, et j’ajoutais que l’addition du quassia amara et une beaucoup plus grande encore du quinquina, soit en poudre, soit en