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parlé de l’efficacité de ce remède (comme purgatif et diurétique) avant qu’on en renouvelât ainsi l’usage dans ces derniers temps.

En général, dans le traitement de la goutte, les symptômes indiquent la prescription des remèdes qu’il faut conseiller.

Sauvages cite, dans sa Nosologie, un fait mémorable qui le prouve.

M. le baron du Bouchet, dit-il, buveur d’eau (hydropote), chasseur, et cependant affecté souvent de la goutte au pied, était accoutumé d’en être soulagé, lorsqu’il souffrait trop, par l’expuition d’une poussière graveleuse qui lui facilitait l’expectoration et la respiration. Il rendait ainsi une grande quantité de matières aréneuses et granuleuses, durcies comme du tartre, crépitant sous les doigts ; une semblable substance était quelquefois rendue avec les urines. Un seul accès de goutte suffisait à ce malade pour le délivrer de son paroxisme arthritique. Son médecin, Fonfrède, lui conseilla non-seulement les sialagogues, mais encore de stimuler les narines par des fumigations qui irriteraient la membrane pituitaire. Le malade rendit ainsi par la bouche et par le nez une telle quantité d’une matière sablonneuse, qu’il guérit de la goutte ; il resta cependant sujet à la néphralgie calculeuse. Ce malade vivait encore long-temps après, lorsque Sauvages a publié sa célèbre Nosologie.

Instruit par cette observation et par d’autres encore que j’ai recueillies dans ma pratique auprès des goutteux, sur ce qu’il fallait faire en pareils cas, comme en beaucoup


    grand usage intérieurement de la moutarde blanche comme purgatif doux dans la goutte pendant l’intervalle des accès.