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d’autres, j’ai toujours insisté et j’insiste, quand je le puis d’après les symptômes connus, sur l’usage des doux diurétiques : principalement lorsqu’il est question d’une ancienne goutte ; car, lorsqu’elle commence, je crois devoir plutôt conseiller les diaphorétiques doux que les diurétiques trop irritants. Je les redoute beaucoup lorsque les voies urinaires sont stimulées par des graviers ; et comme ceux-ci peuvent acquérir trop de volume et exiger l’opération de la lithotomie, je les évite soigneusement. Il faut alors savoir prévenir l’irritation des voies urinaires avec le plus de certitude par les diurétiques doux appropriés et bien administrés.

Nous dirons que dès l’origine des graviers urinaires, lorsque les urines sont encore bourbeuses et sédimenteuses, il est beaucoup plus facile d’empêcher que les graviers ne se forment, que de vouloir les empêcher de grossir quand on les reconnaît au point d’être alors forcé de recourir à la lithotritie ou à l’opération de la taille. C’est sans doute ce qui a fait dire à Boërhaave : Maximum cuique remedium esse quod oppositum illi causœ undè originem duxerat morbus[1].

C’est d’après ce conseil donné par ce grand médecin, que j’ai cru devoir conseiller les doux diurétiques aux goutteux, et je puis dire qu’ils s’en sont si bien trouvés que j’ai cru plusieurs fois devoir long-temps prolonger l’usage de ces remèdes aux malades qui rendaient leurs urines bourbeuses, pulvérulentes même, avec de très-petites concrétions calculeuses. Ces remèdes leur réussissaient telle-

  1. De cognoscendis et curandis morbis. Aph. 1280.