Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/297

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plus que de leur situation, dépendent les fonctions, les habitudes, et les principaux moyens d’existence d’une nombreuse famille. Aussi qu’employé à titre d’un terme exposant les données de ces observations, le nom de primores puisse convenir, ce ne saurait être du moins comme établissant la synonymie du mot incisivi. Il est présentement, quant à l’analogie réelle de ces dents, une règle récemment découverte (le principe des connexions), décidant avec autorité dans toutes les questions de déterminations philosophiques des organes. Or cette règle étant ici invoquée, les dents antérieures des rongeurs sont encore de véritables dents canines.

§ II.
Formation des dents.

Toutefois je ne puis me contenter de ces conclusions. Allons à l’égard de cette question sur ce qui en fait l’essence ; et voyant les dents de plus haut, considérons-les dans leur noyau de formation, principalement dans leur relation avec le système sanguin, et de plus, ce que je crois encore possible, même dans leur causalité.

C’est aux dents bien dégagées et d’un travail achevé que s’applique dans son essentielle acception le mot dent. Car on nomme noyau dentaire ce qui en forme les racines ou la matrice, et germe dentaire, une première élaboration en dedans d’un sac. Ainsi une vésicule où aboutissent une veinule, une artériole et un petit nerf, c’est-à-dire où viennent se terminer une portion des cimes vasculaires et nerveuses, cette vésicule est une première manifestation dentaire et contient toute l’essence de la production à intervenir. C’est le moyen de