Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/296

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de chaque côté par une seule et très-grosse dent : vous devez donner à celle-ci le même nom, c’est-à-dire qu’inévitablement vous la nommerez canine, aussi bien chez les rongeurs que chez l’homme. Voulez-vous enfin compléter ce travail de comparaison ? et vous arrivez aux faits d’une seconde observation qui ne peut et ne doit en rien altérer ceux de la première ; vous en venez à constater que chez l’homme une troisième sorte de dents, les incisives, existent encore, quand chez les rongeurs il n’en reste aucun vestige.

Or précédemment vous étiez parti pour faire cette recherche de l’observation que les rongeurs étaient principalement caractérisés par l’absence d’une des trois sortes de dents ; vous apprenez présentement laquelle de ces sortes y est absente ; vous arrivez même à quelque chose de satisfaisant comme théorie ; car du moment où c’est nécessité d’admettre un cas de réduction ou d’atrophie, n’est-il pas plus naturel que cet événement frappe l’extrémité même du museau ? c’est-à-dire que ce soit ce dernier terme des rameaux maxillaires qui n’ait pu être entièrement confectionné.


C’en est assez sans doute de ces réflexions pour établir que là est le sujet d’une question à revoir ; car vous savez que c’est sans avoir étudié les faits du développement primitif des dents, soit dans les vaisseaux, soit dans les nerfs, qui y donnent véritablement naissance ; vous savez que c’est enfin pour vous être tenu à des considérations accessoires et secondaires, que vous vous êtes trouvé engagé à prononcer sur les dents antérieures des rongeurs, par conséquent d’une manière irréfléchie et tout instinctive. Ces grosses dents des rongeurs, on les voyait d’une part situées en devant, et d’autre part remarquables par leur importance ; car de leur volume, encore