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port des dents, le caractère d’un rongeur. En définitive, c’est un quadrumane sans dents incisives, chez lequel les dents canines se sont approchées et s’appuient l’une sur l’autre, chez lequel enfin les canines ont acquis un volume considérable, en profitant, pour leur surdéveloppement, des fluides nourriciers qui, dans les quadrumanes aux trois sortes de dents, fournissent à l’entretien des incisives.

§ III.
Dents des mammifères insectivores subterranéens.

C’est dans des cas de fortes anomalies, et particulièrement dans ceux occasionnés par des événements d’hypertrophie, que se montre le mieux la raison des diversités, les tendances qui les dominent, soit quand l’organisation est lancée dans les plus violents écarts, soit lorsqu’elle est ramenée aux règles générales, rentrant ainsi dans les faits communs à la famille. Or, nous croyons les mammifères insectivores qui vivent sous terre, plus ou moins placés sous ces diverses combinaisons ; et en effet, chacun des genres de cette nombreuse famille peut être également invoqué comme propre à donner une solution dans les questions de ce Mémoire. Cependant, pour me renfermer dans de justes bornes, je m’en tiendrai aux deux exemples ci-après, que je vais comparer l’un à l’autre.

A. La taupe, dont le crâne paraît formé pour amener le plus grand développement de l’appareil olfactif, se trouve aussi pourvue d’un palais porté à une étendue proportionnelle. Dès que, comme est le palais, sont nécessairement les arcades maxillaires qui l’enceignent, nous trouvons à saisir,