pour avoir observé une rangée de pièces de devant en arrière, au lieu d’y procéder d’arrière en avant. De ce fait mal compris, et dont on s’est emparé à titre d’anomalie inexplicable, on a cru voir sortir de puissantes raisons pour établir la taupe de Virginie à part, sous la forme d’un genre et avec le nom de scalope. Or ceci, utile au fond, remplaçait du moins quelque chose de plus fâcheux, puisque auparavant les auteurs systématiques, voués servilement dans le classement des êtres à l’unique considération des dents antérieures, s’étaient vus forcés de repousser toutes les contre-indications du reste de l’organisation, qui prescrivaient d’agir différemment, pour s’en tenir, sur le témoignage apparent et si mal entendu de ces dents antérieures, à l’idée que la taupe de Virginie faisait nécessairement partie du genre musaraigne. Sorex aquaticus a été long-temps le nom de l’espèce dont ils ont fait depuis leur genre scalope [1].
- ↑ Je n’aurais plus qu’a répéter les mêmes raisonnements pour les montrer applicables aux faits dentaires des musaraignes, mais ce sujet a été amplement et fort clairement traité par mon fils dans le Dictionnaire classique d’Histoire naturelle : et j’y renvoie, Voyez tom. XI, page 314. Toutefois je crois devoir rappeler ici une circonstance omise dans mes cours et présentée pour la première fois dans l’article Musaraigne, c’est la position toute particulière des premières dents : je cite textuellement.
« La position très-remarquable de ces premières dents est visible à la machoire supérieure ; ces dents reproduisent la forme des dents canines de la taupe : la direction de leurs faces tournées en dehors et non pas en devant, indique des dents appartenant essentiellement à la rangée latérale et qui sont devenues accidentellement antérieures : parce que les véritables dents antérieures se trouvent absentes, elles ont pu se rapprocher l’une de l’autre sur la ligne médiane, comme le font, soit chez les êtres nor-
