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de l’azote (le cyanogène)[1] qui agit comme le chlore, comme le fluor et comme l’iode, et qui produit des acides sans le concours de l’oxigène. Le bleu de Prusse est le produit bien connu de l’un des deux acides et de l’oxide de fer.

Ainsi, il est désormais reçu en chimie, que l’acidité dépend du mode de combustion, et non d’un principe matériel, et le nom de M. Davy s’attache à cette importante proposition, non pas qu’il ait concouru seul à l’établir, mais parce qu’il l’a énoncée avec netteté et hardiesse. C’est en effet cette réduction des phénomènes sous une forme générale et claire, qui constitue l’invention aux yeux du grand public, qui ne peut suivre, dans tous ses détails, les phases par lesquelles une vérité est obligée de passer, avant de devenir complétement mûre pour l’opinion commune.

Par ces trois grandes suites de recherches relatives à l’action chimique de la pile, à la métallisation des alcalis et aux combinaisons sans oxigène, par les vérités capitales qui en résultaient, par la multitude d’expériences nouvelles, de vues ingénieuses, d’appréciations délicates et fines de tous les phénomènes qui avaient concouru à la démonstration de ces vérités, M. Davy, arrivé seulement à l’âge de trente-deux ans, s’était placé dans l’opinion des hommes en état de juger de pareils travaux, au premier rang des chimistes de notre temps et de tous les temps ; il lui restait, par des services directs rendus à la société, à prendre un rang semblable dans l’opinion populaire. La

  1. Ann. de Chimie, tom. XCV, p. 172. Voy. Mémoire sur l’acide prussique, tom. id. p. 136.