Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/35

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demande qui lui fut faite de moyens propres à empêcher les funestes effets des explosions si fréquentes dans les mines de charbon de terre, lui en fournit la première occasion.

Il s’échappe insensiblement des couches de houille en exploitation, une certaine quantité de gaz inflammable qui, mêlé dans une certaine proportion avec l’air atmosphérique, s’allume à la lampe des mineurs, avec une détonation épouvantable, et fait périr quelquefois ces malheureux en grand nombre. Cavendish en avait reconnu la nature et surtout la légèreté spécifique, et sa découverte a été le principe de la construction des ballons aérostatiques ; mais personne ne s’était encore occupé de prévenir ses terribles effets, lorsqu’une de ces explosions, arrivée en 1812, dans une mine dite de Felling, y fit perdre la vie en un instant à plus de cent mineurs, avec des circonstances affreuses et qui effrayèrent tous les hommes de cette profession. Chaque matin ils ne se séparaient de leur famille que comme des soldats allant à la brèche. Eveillé par l’intérêt, un comité de propriétaires de mines chercha enfin à prévenir le danger, et M. Davy fut invité à leur indiquer les moyens dont la science pouvait disposer à cet égard.

À tout autre il eût semblé que c’était demander l’impossible, demander de porter le feu dans un magasin à poudre et de l’empêcher de sauter ; M. Davy ne désespéra point, et son génie, dans ce travail, se montra peut-être plus admirable que dans tous ceux qui l’avaient précédé.

Ce ne fut point un de ces résultats auxquels on est conduit par une suite d’expériences souvent accumulées fortuitement, plutôt que dirigées par la volonté ; ici, le problème était posé : le but connu, et tous les moyens devaient