Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/463

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tances. En général, les substances fibreuses jouissent de la faculté de s’électriser facilement, par cela même que leurs particules se déplacent plus aisément.

La chaleur, en rendant les corps plus élastiques, leur donne la faculté de devenir plus électriques. Quant à la nature de l’électricité, M. Dessaignes a obtenu des résultats si singuliers que je me borne à les rappeler ici, sans y ajouter aucune réflexion : lorsque le baromètre est haut et que la température de l’air tend à baisser, le verre, l’ambre, la cire d’Espagne, le papier, la soie et la laine sont toujours négatifs ; le contraire a lieu lorsque le baromètre est bas et que la température de l’air pousse au chaud. Le soufre est toujours positif.

On voit toujours, dans les observations que j’ai présentées sur le dégagement de l’électricité par le frottement, que ce phénomène est entièrement lié à celui du dégagement de la chaleur, et que ce sont deux effets concomitants, qui paraissent toujours avoir lieu quand on ébranle la matière. Quoique ces effets soient concomitants et indépendants, il existe sans doute des rapports entre eux qu’il sera nécessaire de trouver ; c’est ce dont j’ai commencé à m’occuper.

Pour l’instant, il est impossible de tirer d’autres inductions des effets électriques nombreux et surtout très-variables du frottement. La plupart du temps les résultats sont dus à des causes fugitives, qui font varier le mode d’ébranlement des molécules, nécessaire pour opérer la séparation des deux électricités. Quoique nous ne puissions arrêter définitivement nos idées sur tout ce qui concerne ces phénomènes, j’ai pensé qu’il était utile de faire connaître les causes d’où ils peuvent dépendre ; ce sont autant de jalons qui indiquent la route à suivre.