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§ De la Phosphorescence.

Un grand nombre d’expériences montrent que le dégagement de l’électricité a lieu toutes les fois qu’il s’opère un changement d’équilibre dans les molécules des corps. Ce phénomène consiste dans la séparation des deux électricités, dont la recomposition plus ou moins rapide, pour former du fluide neutre, produit, suivant les circonstances, de la lumière, de la chaleur, des effets chimiques ou magnétiques. D’après cela, il est naturel de rapporter à F’électricité les phénomènes qui, provenant d’une perturbation dans l’état d’équilibre des molécules, manifestent un de ces trois effets, ou du moins d’essayer si, en raison de ces analogies, ils n’auraient pas une origine semblable. La phosphorescence est un des phénomènes que l’on doit soumettre à de telles investigations.

La phosphorescence est la propriété dont jouissent les corps de devenir lumineux dans l’obscurité, soit par la lumière, la chaleur, le frottement, le choc, la décharge électrique, la compression ou l’action chimique. La durée, l’intensité et la couleur de la lumière dégagée dépendent des corps soumis à l’expérience et de l’énergie avec laquelle agit la cause productrice. La ressemblance de cette lumière avec celle qui se manifeste dans le dégagement de l’électricité est frappante ; aussi quelques savants, au nombre desquels se trouve M. Dessaignes, ont-ils conjecturé qu’elle avait une origine semblable ; mais ils n’ont pas expliqué comment le fluide électrique pouvait produire ce phénomène. Pour mieux saisir les rapports qui existent entre la lumière électrique et la