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rure de calcium fondu. (Mémoires de l’Académie royale des sciences, tom. II, p. 182). C’est à cette époque que fut faite la découverte du phosphore proprement dit, connu sous le nom de phosphore de Kunkel. Cette découverte produisit un étonnement général dans toute l’Europe, et de cette époque datent les recherches nombreuses qui ont été faites sur la phosphorescence.

Dufay observa la phosphorescence dans les coquilles d’huîtres, les concrétions calcaires, le sulfate de chaux, le marbre qu’il avait fait rougir préalablement.

Les expériences de Beccaria s’étendirent encore plus loin (Jacobi Beccariœ Commentarii duo, de phosphoris naturalibus et artificialibus ; Grœcii, 1768, ex actis Bonon., tom. II, p. 136). Il employa un appareil particulier, consistant en un double cylindre qu’il ajustait l’un dans l’autre. En ouvrant le cylindre, la lumière y tombait, et l’on pouvait exposer les corps introduits aux rayons solaires. En le fermant, l’œil qui était resté pendant tout le temps dans l’obscurité voyait luire le corps ; il trouva par ce moyen que toutes les substances végétales et animales bien desséchées étaient capables de devenir lumineuses.

Wedgwood, en 1792 (Transactions philosophiques, p. 28), prouva que l’on pouvait communiquer à un grand nombre de corps la propriété phosphorescente par la chaleur ou le frottement. Il a rendu ainsi lumineuses plus de quatre-vingts substances, entre autres des oxides nouvellement précipités de leurs dissolutions. La méthode qu’il employait consistait à mettre des corps réduits en poudre sur une plaque de fer chauffée jusqu’au degré qui précède le rouge visible, et à porter le tout dans un endroit obscur. Il trouva ainsi la phos-