Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/475

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cence se produit dans l’adulaire, lorsque l’on frappe cette substance de manière à faire naître, dans son intérieur, un grand nombre de fissures ; le choc détermine alors un grand nombre de clivages et par suite un dégagement d’électricité et de lumière dans chaque fissure. Vient-on à broyer cette substance dans l’obscurité, elle devient toute en feu, comme le sucre que l’on brise par un temps sec.

On conçoit bien pourquoi le même phénomène ne se reproduit pas dans certains corps capables d’absorber de l’eau hygrométrique : cette eau, en s’introduisant entre les molécules, détruit peu à peu le clivage, et détermine, par son intermédiaire, la recomposition des deux électricités, qui ne donnent plus alors de lumière.

La chaleur, en dilatant les molécules, ne fait qu’écarter les lames de clivage, comme pourrait le faire la percussion ; elle doit donc déterminer un dégagement d’électricité analogue ; mais comme le nombre des parties qui concourent à la manifestation du phénomène est plus considérable que dans la percussion, tout le corps doit paraître lumineux ; c’est précisément ce qui arrive, car ce mode de phosphorescence est le plus énergique de tous.

Il est tout simple, d’après cet exposé, que certaines substances minérales cristallisées, telles que la chaux fluatée et autres, qui ont été exposées pendant long-temps à l’action de la chaleur, perdent leur phosphorescence, car il arrive un point où la chaleur produit un dérangement tel, dans l’état cristallin, que les molécules ne reprennent plus leur position d’équilibre ordinaire ; dès-lors le dégagement d’électricité qui se produit dans l’écartement des molécules groupées régulièrement n’a plus lien. Voilà, je crois, la cause des phéno-