Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/476

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mènes de phosphorescence qui se développent par la chaleur dans les corps cristallisés.

L’expérience montre que certains corps, comme la zircone, après avoir éprouvé une forte phosphorescence par l’action d’une température élevée, perdent la faculté de se combiner avec les acides et se trouvent ainsi modifiés dans leurs propriétés chimiques. Cet effet se conçoit, si l’on admet que les atomes sont électriques ; car, d’après les observations que je viens de présenter, la phosphorescence provenant de la composition des deux électricités devenues libres soit par le choc, la chaleur ou autre cause, doit cesser ou éprouver des changements dès l’instant que la structure des corps ou leurs propriétés électriques sont modifiées ; par conséquent lorsqu’elle disparaît, les propriétés chimiques doivent participer aux mêmes changements.

Il ne reste plus à parler que de la phosphorescence produite par des décharges électriques. Tous les corps conducteurs de l’électricité ne deviennent pas lumineux après le choc électrique, tandis que les corps mauvais conducteurs acquièrent la propriété phosphorescente dans l’obscurité. En général, les corps isolants résistent pendant quelque temps à la manifestation de cette propriété, mais elle dure longtemps une fois qu’elle est produite. Ces divers résultats viennent à l’appui de la théorie que je viens de présenter. La dé charge électrique, toutes les fois qu’elle s’effectue au milieu de corps mauvais conducteurs, produit un écartement de molécules, qui va jusqu’à la rupture, quand le corps n’offre pas assez de résistance. Ce phénomène s’opère par des décompositions successives de fluide neutre, et la recomposition ne pouvant s’effectuer sur-le-champ, en raison de la