Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/524

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ont prospéré, il faut en conclure qu’ils ont satisfait à de véritables besoins. Ces besoins ont-ils toujours été aussi vivement ressentis ? et par quels changements survenus dans nos mœurs et nos habitudes, le nombre de ces maisons, eu égard à la population de la capitale, s’est-il, en différents temps, étendu ou restreint ? Telles sont les questions que j’ai souvent eu occasion de me faire, en m’occupant du service dont je suis chargé. Le désir de les résoudre m’a entraîné dans des recherches qui ne seront peut-être pas dénuées d’intérêt pour l’histoire et la statistique de la ville de Paris. Je me propose aujourd’hui d’en rendre compte à l’Académie.

L’usage des bains dans certains établissements publics appropriés à cette destination, paraît avoir été connu de temps immémorial dans les grandes cités de l’Orient. Il passa de l’Asie en Grèce, et de la Grèce en Italie. Car ce ne fut pas seulement pour procurer aux habitants de Rome une boisson salubre que l’on y fit venir, par de nombreux aqueducs, l’immense volume d’eau que l’on distribua successivement dans ses différentes régions ; ce fut encore pour y entretenir une multitude de bains publics et particuliers. On sait, par la description que Vitruve nous a laissée de ces établissements, que les personnes qui les fréquentaient ne se bornaient pas à de simples ablutions dans des piscines remplies d’eau froide ou élevée à un certain degré de température ; elles y prenaient aussi, dans des salles construites exprès, des bains de vapeurs d’eau plus ou moins chaude. Le docteur Burette, médecin de la Faculté de Paris, et l’un des premiers membres de l’Académie des Inscriptions, a dé-