Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/525

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crit avec beaucoup de détails, il y a déja plus de 150 ans[1], la série des procédés hygiéniques et gymnastiques dont se composait, chez les anciens, ce qu’on pouvait appeler un bain complet : mais cette espèce de bains que pouvaient exiger alors les raffinements du luxe et de la sensualité, n’était réservée qu’à l’opulence ; il en fallait de plus simples pour le peuple. Cependant les édifices où il était admis à se baigner présentaient toujours, par leur étendue et leurs dispositions, des monuments du premier ordre. On cite parmi ces monuments, les thermes d’Auguste ; ceux d’Agrippa son gendre, et ceux dans lesquels Néron fit venir des eaux de la mer, afin que l’on pût se baigner à volonté dans de l’eau douce ou dans de l’eau salée. On cite encore les thermes de Caracalla, et ceux de Dioclétien. Il était pourvu à l’entretien journalier de ces établisements et aux salaires des différents serviteurs qui y étaient employés, au moyen d’une légère rétribution payée par ceux qui venaient s’y baigner. Les Romains attachaient un si grand prix à la facilité qu’on leur en procurait, que les empereurs crurent toujours se rendre plus populaires en construisant de nouveaux thermes, auxquels on donnait leurs noms. Quelquefois même ils s’y baignaient publiquement avec le peuple pour se populariser davantage. Enfin, dans les réjouissances publiques, les bains donnés gratuitement étaient mis au nombre de leurs largesses.

Le moment de la journée où les bains étaient le plus fréquentés à Rome, correspondait à la huitième ou à la neu-

  1. Mémoires de l’Académie royale des Inscriptions et Belles-Lettres, t. Ier, p. 89 et suiv.