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d’établies dans une ruelle qui portait le nom des Étuves Saint- Michel, et qui aboutissait dans la rue de la Barillerie, vis-à-vis le Palais[1].

Les Juifs, dont la loi prescrit aux femmes l’usage du bain au moins une fois par mois[2], avaient en 1248, dans la rue de la Pelleterie, une maison d’étuves à leur usage exclusif[3].

La petite île de la Seine qu’occupait l’ancienne Lutèce, ne s’étendait pas autrefois jusqu’à l’emplacement actuel du Pont-Neuf. Elle se terminait au couchant vers l’endroit où se trouve aujourd’hui la rue du Harlay ; mais à la suite de cette île, il s’était formé dans la rivière un atterrissement que les grandes eaux pouvaient submerger. Cet atterrissement, qui, par l’effet de son exhaussement naturel, était devenu une prairie couverte de saules, fut plus tard mis en culture, et transformé en jardins dépendants de l’habitation ordinaire des rois de la deuxième race, laquelle occupait une partie de l’emplacement actuel du Palais de Justice et de la Conciergerie. Ces princes firent bâtir à l’extrémité occidentale de ces jardins, de grandes étuves réservées pour eux et les seigneurs de leur cour. Cet hôtel des Étuves subsista jusqu’au règne de Henri II, lequel en fit don aux entrepreneurs de la monnaie, les premiers qui firent usage

  1. Recherches sur Paris, par Jaillot, quartier de la Cité, p. 26.
  2. Lévitique, ch. xv.
  3. En 1248, les Juifs avaient une maison d’étuves dans la rue de la Pelleterie ; Domus quœ fuit stuffœ Judœrum. (Recherches sur Paris, par Jaillot, quartier de la Cité, p. 155.)