Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/534

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que nous l’avons déja dit, des bains de vapeurs tels, ou à peu près, qu’ils étaient usités dans l’ancienne Rome, et que l’usage s’en est conservé en Orient. Quant à la position la plus ordinaire de ces établissements dans les différents quartiers de la capitale, on a pu conclure de ce que nous en avons rapporté, qu’en général ils étaient situés sur le bord de la Seine, ou près des portes de la ville, dans des impasses, ou dans de petites rues peu fréquentées.

Il est encore digne de remarque que, malgré l’extension que prirent les faubourgs de Paris, au-delà de l’enceinte de Philippe-Auguste, aucun témoignage historique ni aucune tradition ne prouvent qu’il y ait eu des étuves établies au-delà de cette enceinte : était-ce parce que la population des faubourgs ne connaissait point un besoin, que le peu d’aisance dont elle jouissait ne lui permettait pas de satisfaire ? Ou plutôt n’était-ce pas à cause de l’impossibilité où l’autorité se trouvait de surveiller, au dehors de la ville, des établissements qui, par leur nature, ne peuvent s’exploiter qu’à huis clos ? Ce qui est constant, c’est qu’il existait à Paris, sous le règne de saint Louis, un nombre d’étuves publiques assez grand, pour qu’on eût déja réuni en un corps de métier ceux qui, sous le nom d’Estuveurs ou d’Estuviers, exploitaient ces établissements. On doit à Étienne Boileau, qui exerça la charge de prévôt de Paris, sous le règne de ce prince, la rédaction du Livre des Métiers[1], où sont conservés les statuts d’après lesquels chaque corporation se régissait. Il nous a transmis la connaissance des us et

  1. Établissement des métiers de Paris, d’Étienne Boileau. (Manuscrit de la Bibliothèque du Roi, no 259.)