Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/535

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coutumes des estuveurs, et l’indication de quelques mesures de police auxquelles on les avait assujettis.

Il leur était enjoint : premièrement, de ne faire annoncer, par des crieurs, l’ouverture de leurs étuves, que lorsqu’il était jour, afin d’éviter à ceux qui se lèveraient pour s’y rendre, les accidents auxquels l’obscurité de la nuit les aurait exposés dans des rues où la sûreté de la circulation n’était point alors garantie par l’éclairage public. Il leur était défendu, en second lieu, de tenir dans leurs étuves, soit de jour, soit de nuit, réunion de messieurs et de demoiselles, c’est-à-dire, d’en faire des lieux de prostitution. Enfin, il leur était interdit de chauffer leurs étuves les dimanches et autres jours de fêtes.

Le prix à payer par chaque personne qui allait aux étuves est fixé par ces mêmes statuts ; ceux qui s’étuvaient seulement, devaient payer deux deniers parisis, ce qui équivaut à 0fr,196 de notre monnaie actuelle[1] ; s’ils se baignaient

  1. Sous le règne de saint Louis, on taillait 221 deniers parisis dans un marc d’argent, au titre de 4 deniers 12 grains. (Traité historique des Monnaies de France, par Le Blanc, p. 190 et 191.)

    Le kilogramme d’argent pur, c’est-à-dire au titre de 12 deniers, vaut aujourd’hui 222 fr. 22 c.

    Par conséquent, le kilogramme d’argent, au titre de 4 deniers 12 grains, vaudrait, non compris l’alliage, 83 fr. 33 c., et le marc, 20 fr. 395.

    Divisant cette valeur du marc d’argent au titre de 4 deniers 12 grains, par le nombre de 221 deniers parisis que l’on y taillait, on trouve, pour la valeur de ce denier, 0 fr.,0923, à quoi il faut ajouter les droits de monnayage et les frais de fabrication.

    Or, sous le règne de saint Louis, le marc d’argent, au titre de 11 deniers 12 grains, qui valait 54 sous 7 deniers tournois, comptait pour 58