Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/537

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Les estuveurs et estuveresses, au moment d’être reçus, juraient de maintenir, en ce qui les concernait, les statuts de leur corporation, sous peine d’une amende de dix sous parisis, dont six pour le roi et quatre pour les prud’hommes ou gardes du métier. Ceux-ci, au nombre de trois, prêtaient serment entre les mains du prévôt de Paris, de le tenir exactement informé des mesprentures, c’est-à-dire des contraventions dont la connaissance leur parviendrait, afin qu’il pourvût à y mettre ordre[1].

Les mesures de police prescrites dans les statuts qui furent donnés, pour la première fois, aux étuveurs ou étuviers, sous le règne de Louis IX, ne reçurent pas toujours leur exécution rigoureuse des maisons d’étuves se trouvèrent, par abus, transformées en maisons de débauche ; il y avait des filles publiques dans quelques-uns de ces établissements destinés aux hommes ; et quelques autres destinés aux femmes, étaient pour elles des lieux de rendez-vous ; c’est du moins ce qu’attestent les sermons du prédicateur Maillard, contre les mœurs de son temps[2]. Il prêchait au commencement du xvie siècle.

L’usage général, au xiiie et au xive siècle, était de se baigner avant le repas. Les grands seigneurs et les particuliers opulents avaient chez eux des salles de bain décorées avec plus ou moins de magnificence. Le luxe de ce temps-là consistait à compléter la bonne réception que l’on faisait à ses

  1. Livre des Métiers, d’Étienne Boileau, cité ci-dessus.
  2. « Mesdames, dit Maillard, n’allez-vous pas aux étuves, et n’y faites-vous pas ce que vous sçavez ? » (Histoire de Paris, par Dulaure, t. IV, p. 39.)