Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/539

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

quenter les étuves, il en ordonnait la fermeture pendant un temps déterminé. Nous apprenons par une ordonnance de ce magistrat, du 16 novembre 1510, époque à laquelle régnait une maladie contagieuse, que les étuves furent fermées, pour n’être de nouveau ouvertes qu’après Noël[1].

Les mêmes mesures furent ordonnées, lors d’une semblable contagion, par un arrêt du parlement, du 13 septembre 1533, qui fixait aussi à Noël la réouverture des étuves[2].

Elles étaient alors fréquentées non-seulement dans la vue d’entretenir la santé et la propreté du corps, mais encore parce que l’on y trouvait les moyens de satisfaire, à peu de frais, les exigences de la mode sur quelques habitudes extérieures qui ont toujours été soumises à son caprice. Ainsi les estuveurs ou estuviers coupaient les cheveux, faisaient le poil, rasaient et ajustaient la barbe, opérations qui établissaient, sinon de droit, du moins par le fait, entre leur profession et celle des barbiers, une sorte de confusion : il est certain néanmoins qu’à la fin du xvie siècle les deux professions avaient continué de rester distinctes.

En effet Henri III, voulant établir dans tout le royaume les corporations que Louis IX n’avait établies que dans la capitale, rendit, le 1er décembre 1581[3], un édit portant

  1. Traité de la Police, t. Ier, p. 628.
  2. Preuves de l’Histoire de la ville de Paris, par dom Félibien, t. III, p. 608.
  3. Édit du Roi, portant l’établissement des Maîtrises de tous arts et métiers, ès villes et lieux de son royaume, non jurez, à l’instar de la ville de Paris et autres villes jurées, avec l’ordre que Sa Majesté veut être dores